Possession espagnole jusqu'à son indépendance en 1898, la plus grande île des Antilles perce tardivement dans la carte mondiale du rhum. Cependant, quand elle entre pleinement dans le jeu, à la faveur de la brève occupation britannique (1754-1763) et surtout des révolutions américaines et haïtiennes, c'est en mettant les bouchées doubles, a tel point, à la fin du XIXe siècle, elle dispute au Guyana la place de deuxième producteur mondial derrière la Martinique.
Les rhums légers produit sur l'île rencontrent un succès international, largement dopé par la prohibition américaine, qui draine vers La Havane des flots de touristes assoiffés. Au moment de la révolution castriste, en 1959, le pays est toujours le plus important fournisseur de canne à sucre... mais plus pour très longtemps. Le nouveau pouvoir nationalise aussitôt l'appareil de production qui , aujourd'hui encore, à l'exception notable de la joint-venture avec Pernod Ricard sur la marque Havana Club, est toujours aux mains de l'État.